PARCHAT BAMIDBAR

LE COMPTE DES ENFANTS D'ISRAEL


Mr. Eric Darmon
Marseille

L'Eternel parla à Moïse dans le désert du Sinaï, dans la tente d'assignation, le premier jour de la deuxième année après la sortie d'Egypte, en ces termes : "Faites le relevé de toute la communauté des Enfants d'Israël selon leurs familles et selon leurs maisons paternelles, par dénombrement nominal de tous les mâles comptés par tête." [Bamidbar 1/1-2]

Rachi explique que "c'est par amour pour eux qu'Il les compte à tout moment ; lorsqu'ils sont sortis d'Egypte, Il les a comptés. Lorsqu'ils ont failli par le péché du veau d'or Il les a comptés pour connaître le nombre des survivants lorsqu'Il est venu faire résider Sa Majesté parmi eux, Il les a comptés, le premier Nissan, le Tabernacle fut érigé et le premier Iyar Il les a comptés."

Ce commentaire reste obscur : "parce que l'Eternel nous aime, Il nous compte..." En quoi cette Paracha garde son caractère "religieux"; j'aurais plutôt tendance à dire qu'elle a un caractère laïc car c'est le devoir d'un état de recenser sa population, d'une mairie de dénombrer ses habitants. Les Kossovars qui s'enfuient dans les pays frontaliers se font comptabiliser pour évaluer la situation. Une maîtresse d'école fait l'appel pour connaître les absents ; ainsi un sergent chef procède à l'appel de ses soldats. Mais l'Eternel n'a pas besoin de nous, et, à part cela, Il connaît notre nombre même sans compter !

Je me vois mal dire aux nations lorsqu'elles me demandent qu'y a-t-il dans votre Torah ? "Le recensement des Bné-Israel". Ma réponse donnerait un caractère laïc à cette Torah. En quoi cette Paracha peut influencer mon judaïsme?

Nos sages disent : "une chose que l'on compte même mélangée n'est pas annulée."

Ce que l'Eternel a voulu quand il nous a comptés, n'était pas pour Lui ! Ce compte est bien pour nous mêmes, pour notre bien à nous. L'Eternel prévoyait que nous allions être confrontés à soixante dix peuples, à des milliers d'idolâtres, des myriades d'idoles avec leurs lois, leurs coutumes, leurs façons d'être, et que nous, petit peuple même avec notre Torah, nous allions peut-être nous sentir inférieur à tous ces pouvoirs et peut être, par cela, sur le point de nous plier à leurs idoles et leurs lois, quand ils prétaxteraient : "Nous sommes beaucoup plus nombreux que vous, soumettez-vous à nous." A ce moment là précisément, dans le désert du Sinaï, à la sortie d'Egypte, l'Eternel nous compte un par un comme on compte des diamants pour nous faire passer ce message que ce n'est pas la quantité qui compte mais la valeur. Ne vous pliez pas à toutes ces idoles et ces lois païennes qui sont contraire à la Torah. Ne vous prosternez pas devant toutes ces idoles mais considérez-vous comme le peuple Elu de l'Eternel, vous qui représentez une poignée d'êtres humains par rapport à toutes ces Nations.

Sachez vous dénombrer et gardez la tête haute ce qui rejoint le sens du mot : "TISSA" : compter mais aussi relever.

A partir de cette explication je pense que chacun pourra comprendre en quoi cette Paracha a un caractère tout à fait religieux.


© Centre d'Etudes Juives Ohel Torah

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