PARCHAT NASSO

LA BENEDICTION DES COHANIM


Mr. Michel Cohen
Commerçant, Marseille

Dans son séfer Hessed le Avraham, rabbi Avraham Azoulay (grand-père de l'illustre 'Hida) commente la bénédiction des Cohanim qui se trouve dans cette paracha en rappelant que selon le Séfer Yetsira (chap. 4) il existe dans le monde sept sortes de ocher, de bonheur.

Ce nombre étant exhaustif, obligatoirement toutes les choses positives, sans exception, proviennent de ces sept sources.

Ces sept sources de bonheur étant : l'intelligence ('hohma), les enfants, la vie même, la grâce ('héne) la richesse, le pouvoir (memchala) et, finalement, la paix, chalom.

Ces sept expressions de bonheur se trouvent toutes par allusion dans la bénédiction des Cohanim et il convient que ces derniers, au moment où ils prononcent les trois lignes de cette beraha, aient l'intention de faire descendre ces bénédictions.

Yevarekhekha Hachem veyichmerekha ; qu'Hachem te bénisse et qu'Il te protège.

Le premier mot, yevarekhekha, qu'Hachem te bénisse, fait allusion à la 'hohma, l'intelligence. C'est donc une demande qu'Hachem nous accorde la berakha de l'intelligence, tel que nous avons trouvé cela comme toute première berakha souhaité et accordée au roi Chelomo : "Et Hachem bénit Chelomo et lui accorda l'intelligence. [Rois 1/26].

Le mot veyichmerekha , qu'Il te protège, se réfère aux enfants. Les enfants sont la "protection" des parents, puisqu'ils leur assurent la pérennité. C'est par leur existence que les parents seront protégés de l'oubli et de la disparition.

Yaer Hachem panav elekha vi'hounekha. ; qu'Hachem éclaire ton visage et qu'Il t'accorde la grâce.

Yaer, qu'Il te donne la lumière, signifie la demande qu'Il accorde une vie agréable, la longévité et la santé.

vi'hounekha qu'il fasse que nous puissions trouver grâce aux yeux de tous.

Yissa Hachem panav elekha veyassem lekha chalom ; qu'Hachem tourne Son visage vers toi et qu'Il t'accorde la paix. L'expression "qu'Hachem Se tourne vers toi", implique aussi bien la fortune matérielle que l'accès au pouvoir, car l'un dépend complètement de l'autre.

Il y a encore à ajouter que le terme de masso panim (qu'Hachem tourne Son visage vers toi) signifie toujours une chose qu'on donne arbitrairement et qui dans l'absolu ne nous revient pas. En effet, la richesse et le pouvoir dans ce monde ici-bas, sont théoriquement réservés aux nations et aux idolâtres. Le bonheur véritable du monde futur appartenant au peuple juif par l'accomplissement des mitsvoth. De ce fait nous ne pouvons point avoir de revendications matérielles ici sur terre sinon par le biais de masso panim.



La dernière bénédiction est celle du chalom, de la paix. Le chalom, la paix est le récipient de toutes les autres bénédictions. Lorsque le chalom est absent il est tout simplement impossible de se réjouir de toute autre berakha !

Les Cohanim ont l'opportunité de prononcer ces berakhot uniquement grâce à Aâron Hacohen dont la qualité principale fut d'être rodéfe chalom, de poursuivre inlassablement la paix. Etant ses descendants, c'est à eux qu'Hachem à légué le privilège de transmettre Ses berakhot au peuple juif.
 


Le-ilouï nichmat avi mori CHOUCHAN bar GUEMARA


© Centre d'Etudes Juives Ohel Torah

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