PARCHAT NETSAVIM

L’ESPOIR EN LA DELIVRENCE FINALE

D’après le commentaire du Hafets Haïm sur la Torah

Dr. Elie Nezri
Chirurgien dentiste, Paris

" Et Hachem, ton D. te ramènera et il aura de la miséricorde pour toi ; Il te ramènera et Il te rassemblera de parmi tous les peuples au milieu desquels Il t’avait dispersé. " [Chapitre 29, verset 3]

Ce verset est une promesse en la délivrance finale. Et nous nous devons de guetter chaque jour les signes annonciateurs de la ge’oula (délivrance).

La guemara dans le traité de Berakhoth dit que c’est une des questions posées à l’homme le jour de son jugement après sa vie sur terre (jusqu’à 120 ans !) On lui demandera alors : " Tsipita lichou’a ", As-tu guetté la délivrance ?

Le Hafets Haïm écrit à ce sujet : " L’une des problématiques relatives à la croyance en la venue du machi’a est comment un peuple rabaissé et méprisé des nations, pourra-t-il s’élever vers la grandeur et la magnificence d’être reconnu de tous ?

Il répond à cette question de la manière suivante :

Nous voyons que le comportement d’Hachem envers le peuple juif est dans le registre de " Il relèvera celui qui tombe " et ce pour montrer avec plus d’éclat le miracle de la survie du peuple juif.

Y a-t-il une chose impossible pour D ?

Qui eut cru que les Juifs esclaves en Egypte sortiraient avec tant de gloire aux yeux de tous et que le pharaon en personne viendrait en plein nuit les y inviter. " Levez-vous, sortez de parmi mon peuple ", pour aller recevoir la Torah sur le Mont Sinaï.

Le même phénomène a lieu à Pourim. Le treize Adar, jour de destruction par décret royal de tous les Juifs de l’empire d’Assuérus, deviendra un jour de délivrance et de vengeance contre leurs ennemis.

Le miracle de Pourim illustre bien ce phénomène. Chaque événement, depuis le complot de Bigtan et Terech, jusqu’au revirement du décret antisémite d’Assuérus, représente un maillon d’une chaîne d’évènements qui vont amener la ge’oula, la délivrance, finale.

Mais chaque événement pris séparément ne peut donner aucune information sur ce qui se trame. De même ces évènements sont très distincts les uns des autres, nul ne peut y voir de relation de cause à effet. Et pourtant, ce n’est qu’à la fin du récit du miracle de Pourim, lorsqu’on a pris connaissance de toute l’intrigue, que chaque petit détail prend toute son importance. C’est cela attendre la ge’oula ; guetter chaque jour les évènements qui pourraient annoncer la délivrance.

A son époque, avant la deuxième guerre mondiale, le Hafets HaIm disait : " On peut être désespéré en voyant dans le monde entier comment les Juifs sont méprisés (avec la montée du Nazisme et de l’antisémitisme). Et bien - continuait le Hafets Haïm - au contraire, c’est un signe qu’Hachem prépare la délivrance et va élever notre statut aux yeux de tous les peuples.

Ainsi nous devons tirer leçon de notre passé. Plus les difficultés sont grandes, les épreuves difficiles, plus devons-nous nous renforcer dans notre émouna, notre foi, car finalement se dévoilera la grandeur du peuple d’Israël, comme le dit le texte : " car il n’y a point comme ton peuple Israël, un peuple unique sur terre. "

L’homme peut se poser plusieurs questions qui peuvent l’amener au désespoir et à l’abandon des treize articles de foi du Rambam !

  1. Nous n’avons aucun mérite, ni ma’assim tovim (bonnes actions) ; pourquoi le machi’ah viendrait-il ? Réponse : Quand Hachem cherche à nous délivrer, Il ne fait pas cas de nos mérites (Midrach Chemoth, perek 25).
  2. Le verset dit : " Je suis Hachem, en son temps Je la précipiterai (la délivrance). " C’est-à-dire que soit nous mériterons cette délivrance au moment prévu, soit Hachem nous la diligentera.
  3. Nous ne pouvons mériter ce que les générations antérieures, supérieures à la nôtre, n’ont pas mérité. Bien qu’en vérité nous soiyons très inférieures aux générations précédentes, Hachem associe le mérite de chacun à ceux de ses ancêtres et donc nous sommes comme des nains portés sur les épaules des géants. Le nain, bien plus petit, surélevé sur les épaules du géant, voit bien plus loin que celui-ci.
Ainsi doit-on guetter (comme les soldats qui font le guet sur une tour), chaque jour la venue de la délivrance qui viendra en un clin d’œil (heref’ayin).

C’est ce que nous devons rappeler avec conviction et intensité dans le chemoné essré (prière quotidienne).

Il est dit au nom du Ari zal que cet espoir en la délivrance s’explique en fait aussi au niveau individuel. Chacun dans sa tefila (prière) demande à Hachem de lui épargner les épreuves, les malheurs qui pourraient lui arriver et ainsi il prépare et hâte la délivrance au niveau collectif.

Puissions-nous donc mériter d’assister à la délivrance prochaine, amen.


© Centre d'Etudes Juives Ohel Torah

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