PARACHAT BO

Veyamech hochekh. [Chemoth : 10/21]

Rav Yitshak Jessurun

Hachem dit à Moché : "Etends ta main vers le ciel et qu'il y ait des ténèbres sur l'Egypte et que les ténèbres soient tangibles (veyamech).


La neuvième des plaies fut l'obscurité. La Torah ne dit pas yehi (et qu'il y ait) mais elle utilise ici un verbe inhabituel veyamach. Certains commentaires comprennent ce terme comme étant une forme du radical "machach", (Mem Chine Chine) qui signifie sentir. Les ténèbres en Egypte étaient selon eux d'une telle force qu'ils eurent une consistance épaisse et qu'ils furent réellement palpables entre les doigts. Ce phénomène faisait donc encore partie des miracles.

Cependant le Ga'on de Vilna comprend ce terme comme venant du radical "mouch" (Mem Chine Mem) voulant dire bouger. La Torah dit à propos de Yehochou'a qu'il ne bougea pas de la Tente d'Assignation - lo mach mitokh ha-ohel.

Il est admis dans le monde que l'obscurité n'est rien d'autre que l'absence de lumière mais que l'obscurité n'est pas de réalité en soi.

Selon l'avis du Ga'on, nous devons comprendre que l'obscurité aussi est une beri'a, une création au même titre que la lumière ! Seulement les lois de la nature sont telles que la lumière repousse l'obscurité et ici en Egypte, lors de cette plaie, Hachem a fait de sorte que l'obscurité a repoussé (mouch, faire bouger) la lumière.

En effet, le prophète Yechaya dit (45/7) : yotser or ouboré 'hochekh - Hachem fait émerger la lumière et il crée les ténèbres.

L'intérêt de ce commentaire est double : d'une part cela signifie que l'homme doit savoir que même dans l'obscurité se trouve la présence et la volonté divine. Nous avons souvent l'impression de vivre dans l'obscurité et que D. est absent. Or, rien de moins vrai, même dans l'obscurité nous sommes accompagnés de Lui.

D'autre part, à l'homme de prendre conscience de l'étendue absulue du monde d'Hachem. Rien n'existe et rien ne peut exister en dehors de Lui. Et même l'absence de lumière n'est rien d'autre qu'une forme différente de Ses créations.


© Centre d'Etudes Juives Ohel Torah

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